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samedi 12 mai 2018

TU ÉTAIS AU-DEDANS DE MOI

Tu étais au-dedans de moi et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais.

 (en cliquant sur le titre vous serez conduit directement sur le blog de Patrick Fontaine)

Dans le livre « Les confessions de saint Augustin » , au Livre X, l’auteur met des mots sublimes sur une expérience et une prise de conscience merveilleuses qu’il a recherchée et vécue.
Tout d’abord des extraits en prologue.

Tu nous a créé pour toi, et notre cœur est sans repos (ou inquiet, sans quiétude) jusqu’à ce qu’il 
 repose en toi. (Livre I.I)  

Augustin ici parle du véritable repos du cœur. Il parle par expérience, son coeur n’a pas de repos.

Tu étais au-dedans de moi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même (Livre III.VI.)
je marchais dans une voie ténébreuse et glissante, je te cherchais en dehors de moi et je ne trouvais pas le dieu de mon cœur…j’étais sans confiance et je désespérais de découvrir la vérité. (Livre VI.I)
 
Augustin se remémore sa vie, l’objet de sa quête était dans ses profondeurs, au-dedans de lui mais lui cherchais au dehors (des maîtres, des pratiques…). Sa recherche constante n’apaisait pas sa soif et il désespérait d’aboutir dans sa quête et de découvrir enfin la vérité.
Averti par ces livres de revenir à moi-même, j’entrai dans l’intimité de mon être sous ta conduite : je l’ai pu parce que tu t’es fait mon soutien. J’entrais et je vis avec l’œil de mon 
 âme…  (Livre VII.X)
 
Augustin témoigne que la lecture de certains livres a réorienté sa recherche et qu’il a entamé un « voyage intérieur »
Et maintenant le livre X qui, en quelques phrases, nous révèle ce qu’il a saisi (et aussi ce qui l’a saisi)

Livre X
Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée !
Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais…
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi…
Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité
tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité
tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi
j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ;
tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.
Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même
nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur
et vivante sera ma vie toute pleine de toi.
Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis,
n’étant pas rempli de toi je suis un poids pour moi.
Quelques « pépites » sorties de ce texte

Bien tard je t’ai aimé
C’est un autre regard sur le temps, quand on découvre l’intériorité, souvent il nous semble que c’est bien tard, nous aurions préféré plus tôt mais il fallait pour certains perdre nos illusions sur l’extériorité.

Beauté si ancienne et si nouvelle.
Si ancienne parce que là depuis toujours !
Si nouvelle parce que nouvelle pour celui qui la découvre.
 

Tu étais en dedans et moi au dehors.
Ce qu’il cherchait était déjà là, au-dedans de lui ; et lui était au-dehors. Quelle image, en peu de mots, une description de quelqu’un qui vit en dehors de lui-même, de quelqu’un qui ne tourne pas autour du bon axe et, enfin, de quelqu’un qui  « subit » et interagit avec l’extériorité.

Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi.
Un autre constat. Tu étais déjà avec moi, c’est moi qui n’étais pas avec toi. Être « avec » ne dépendait que d’Augustin, comme ça ne dépend que de nous.  Là encore, il a manqué encore la cible.

Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité
tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité
tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi
j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.

 
Même s’il reconnait que, par le biais de lectures, sa quête a été réorientée, il reconnait aussi que l’acte initial n’est pas de lui, il a été attiré.  Ses sens intérieurs ont été stimulés et sont sortis de leur torpeur. Il reconnait qu’avant il était sourd et aveugle intérieurement (ce qui n’empêche pas de pressentir des choses).
Il témoigne aussi qu’Il a pu sentir et goûter, sa faim et sa soif ont été aiguisé, Son être intérieur étant touché il s’est embrasé.

Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même
Avec beaucoup d’humilité, il reconnait qu’il n’est qu’au début d’un chemin. Il est déterminé à amener, tous les bouts de lui-même à adhérer à ce qu’il a découvert.

Nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur
Il peut se projeter, ça ne peut signifier qu’il n’y aura plus de souffrance ni de chose à faire, mais ces choses auront perdus leur « puissance »  à nuire.

Et vivante sera ma vie toute pleine de toi.
Vivante sera ma vie ! Quelle conscience d’avoir une vie non vivante ! et quelle espérance de s’élancer vers une vie vivante et remplie !

Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis
Encore un paradoxe, tu allèges celui que tu remplis, plus nous sommes remplis, plus nous sommes sommes légers.

N’étant pas rempli de toi je suis un poids pour moi.
Encore un bilan honnête, Pourquoi est-ce pesant ? Parce que « pas remplis ».
Qui est le poids ? personne d’autre que soi-même.
Ça ne tient qu’à nous !

Stay Tuned…


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